Editorial du 7 juillet 2024

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De quelle Eglise rêves-tu ?

Père François-Xavier Wallays

De quelle Eglise rêves-tu ? Posée à brûle pourpoint cette question appelle une réponse spontanée, exprimée comme un cri du cœur qui révèlera l’attente inconsciente que chacun de nous porte en soi.

Pour certains ce sera l’image des célébrations de leur enfance qui jaillira de la mémoire.

Comme si le temps des processions splendides de la fête Dieu, les paroisses comme Pontmain où tous, hommes et femmes pratiquaient chaque dimanche, où les écoles dont l’enseignant était un prêtre ou une religieuse, était le paradis perdu qu’il fallait retrouver.

Pour d’autres ce sera l’Eglise des militants de l’action catholique s’engageant totalement pour que le Christ soit

annoncé à tous. Une Eglise qui a formé humainement et spirituellement plusieurs générations de leaders du monde

agricole et plus largement du monde professionnel ainsi que les élites politiques.

Souvenons-nous de l’humoriste Jacques Martin qui lors d’une réunion de rédaction demandait : qui parmi vous a servi la messe et qui se voyait répondre unanimement : tous !

Pour d’autres l’Eglise rêvée sera l’expérience de communautés minuscules en pays du Maghreb, cherchant à vivre la fraternité avec tous et à annoncer silencieusement l’évangile à la manière d’un saint Charles de Foucault demandant à Dieu de devenir progressivement un frère universel.

Certains portent peut-être en eux l’idéal d’une Eglise à la Nelson Mandela et à Mgr Edmond Tuttu, entrant dans la lutte pour abattre les murs entre les hommes et transformer les institutions en s’appuyant sur la force de l’évangile.

Faut-il rêver plutôt de l’Eglise qui vient pour laquelle les moines et les moniales se lèvent chaque nuit, l’Eglise de la fin des temps ?

Mais l’Eglise est bien plus qu’un rêve, elle est un don qui nous est fait et qui doit naître en chacun d’entre nous. Et si je faisais le deuil de mon rêve pour accueillir la splendeur du don qui m’est fait ?

Et si j’allais à la rencontre de visages de l’Eglise que je ne connais pas encore ? Et si je demandais dans la prière l’amour de l’Eglise ?